La Marie-Séraphique, navire négrier

La Marie-Séraphique est un navire négrier construit et armé à Nantes dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Source de fierté sans doute, il a fait l’objet de représentations iconographiques exceptionnelles, sans que l’on connaisse la raison exacte qui a incité les acteurs de ce commerce très ordinaire à l’époque, à représenter ou faire représenter ce navire en particulier. Parmi les images de La Marie-Séraphique, les aquarelles conservées dans les collections du Musée d’histoire de Nantes ont fait l’objet des deux fac-similés encartés en tête d’ouvrage. L’une d’entre elles, qui représente les esclaves africains entassés sur l’entrepont, constitue l’unique témoignage de la disposition des captifs à bord des navires négriers. C’est cette image symbolique qui traverse de part en part la couverture du livre coédité par le musée d’histoire de Nantes et les éditions MeMo.

La consultation des archives a permis à Bertrand Guillet de reconstituer la première campagne de traite de La Marie-Séraphique, dans ses dimensions historique et économique. L’auteur étudie les ressorts de l’activité négrière, tout en dressant les portraits du navire et des personnes qui lui sont liées : armateur, capitaine, équipage, hommes et femmes esclaves à son bord. Dans cette perspective, La Marie-Séraphique apparaît comme un objet d’étude particulièrement révélateur, mais aussi comme un lieu de mémoire à part entière.

À seize ans d’intervalle, La Marie-Séraphique s’inscrit dans la continuité du premier ouvrage édité par MeMo, Indiennes de traite à Nantes. Les motifs des toiles indiennes, qui faisaient partie de la cargaison du navire négrier, sont reproduits dans le présent livre. Les tissus imprimés destinés à la traite, comme les images de la Marie-Séraphique, prennent place dans cette histoire des représentations que poursuit MeMo au gré de son aventure éditoriale : mis en avant au début du XXe siècle pour illustrer le prestige de Nantes comme grand port colonial, ces objets visuels exceptionnels viennent désormais témoigner de l’histoire tant nantaise que mondiale de l’esclavage, et de façon plus universelle encore, de l’ambivalence du regard que l’homme porte sur l’altérité.

 

Préface de Didier Guyvarc’h.

Coédition avec le musée d’histoire de Nantes. 

Vue du Cap-Français et du navire La Marie-Séraphique de Nantes. Fac-similé encarté en tête d’ouvrage. 40 x 54 cm.

Plan, profil et distribution du navire La Marie-Séraphique de Nantes. Fac-similé encarté en tête d’ouvrage. 40 x 54 cm.

Bertrand Guillet

ean 9782352890799. 17 euros
Impression en quadrichromie.
192 pages. 21,8 x 28,8 cm.
2009.
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