Née en Autriche, en 1911, d’une mère serbe et d’un père roumain, Ylla passe son enfance à Budapest. Très tôt, la jeune Camilla apprend également que son prénom signifie « chameau » en serbe et elle opte pour le surnom d’Ylla.
Elle commence sa carrière artistique comme sculpteuse à Belgrade, dans les années 20 et s’initie à la photographie dans les années 30, à Paris, auprès de la photographe Ergy Landau, qui l’introduit dans le cercle des artistes hongrois émigrés à Paris. Lasse des portraits de célébrités, Ylla se lance dans ceux des animaux domestiques et ouvre son propre studio. Ses portraits d’animaux facétieux et expressifs lui apportent rapidement la notoriété. Elle rejoint alors le groupe des « Dix », aux côtés de Brassaï et Kertész, et grâce à Charles Rado, fondateur de l’agence Rapho, ses photos paraissent dans la presse et dans plusieurs ouvrages.
C’est en 1942 qu’elle rejoint les Etats-Unis, dans le dernier bateau affrété par le gouvernement américain pour sauver des artistes européens du nazisme. Sous la protection du MoMa, elle poursuit sa carrière aux outre-Atlantique où ses photographies illustrent de nombreux articles. En 1954, Ylla est considérée comme la plus grande photographe animalière. Elle défraie souvent la chronique pour ses prises de risques lors de ses reportages. Au Zoo de New-York, elle n’hésite pas à pénétrer dans la cage d’une lionne pour être au plus près des lionceaux et une autre fois, elle est blessée gravement par un panda.
Pour Deux Petits Ours, elle achète un ourson, puis deux, les nourrit au biberon et les jeunes ours la suivent, comme ils suivraient leur mère, dans la forêt du Connecticut. C’est ensuite en Afrique et en Inde qu’elle va chercher l’aventure, pour saisir la vie des animaux sauvages dans leur habitat naturel. C’est finalement en Inde, invitée par le maharadjah de Mysore, qu’elle trouve la mort en tombant d’une jeep, lors de son dernier reportage, en 1955.