Le premier ouvrage édité en 1993, Indiennes de traite à Nantes, pose les jalons d’une trajectoire que MeMo ne cessera de suivre, des beaux-livres pour les adultes aux albums pour les enfants.

 À l’origine, une émotion visuelle.
Tout part de la rencontre d’une image, et du désir de revenir à l’original pour mieux relayer l’émotion qu’elle a fait naître. Cette toute première image est un motif d’indienne destinée à la traite négrière, présent dans un recueil d’empreintes du XVIIeI siècle conservé au musée d’histoire du château des ducs de Bretagne à Nantes, dont MeMo entreprend de restituer une sélection.

Au service de la transmission, une technique de reproduction.
Dans une temporalité longue, MeMo explore la matière de l’image afin de la reproduire au plus près. Après le grattage des films pour éliminer les défauts du papier d’origine, l’aspect des toiles indiennes imprimées à la planche de bois est rendu par l’impression des motifs en deux tons directs sur presse typographique, au moyen de plaques de magnésium.

Une histoire contenue dans l’image, dépliée de façon inédite à l’intention du lecteur.
Les dessins d’indiennes de traite mêlent sans distinction les références visuelles en circulation au XVIIIe siècle, provenant aussi bien des porcelaines chinoises que du bestiaire médiéval. Par leur exotisme naïf, ces motifs disent la méconnaissance de l’autre, qui alimente son exploitation.

Ce premier livre d’images est essentiel. Il raconte une aventure éditoriale unique, donne à voir l’histoire d’une ville, et soulève de façon vive pour le lecteur d’aujourd’hui la question de l’altérité. Un livre patrimonial et universel, à l’image de MeMo.

Indiennes de traite à Nantes : d’après un livre d’empreintes du XVIIIe siècle de la manufacture Favre-Petitpierre et Cͥie conservé au musée du château de Nantes.
30 reproductions en bichromie. Une manufacture d’indiennes au XVIIIe siècle :postface de Monique Drosson, conservateur adjoint du musée de l’impression sur étoffes de Mulhouse.
Textes et illustrations imprimés sur une presse typographique Heidelberg de l’imprimerie Saint-Aignan à Nantes.
Couverture à grands rabats sur papier chiffon 240 g. Intérieur sur bouffant 80 g.
10 exemplaires hors commerce numérotés. 100 exemplaires de souscription numérotés, augmentés d’une reproduction sur lin. 900 exemplaires sur papier Lucerne Arjomari.