Raffinage et raffineries de sucre à Nantes

Cet ouvrage, comme les autres livres de la collection Carnets d’usine coéditée avec l’association e + pi, met au jour le patrimoine industriel nantais tout en l’inscrivant dans une histoire plus large : le raffinage à Nantes témoigne à l’échelle locale d’un savoir-faire qui le précède et perdure après lui dans le monde.

L’essor du raffinage à Nantes à la fin du XVIIe siècle est lié au développement d’un marché pour ce produit issu du commerce colonial, dont le port nantais est un pôle majeur. Le sucre était alors transporté sur des navires armés en commun par des marchands-raffineurs locaux. L’histoire sucrière de Nantes est ensuite liée au développement d’une industrie au XIXe siècle. Le savoir-faire qui requiert lenteur et exigence a progressivement cédé la place aux nouveaux procédés industriels, tant mécaniques que chimiques. L’auteure rend compte de ces bouleversements techniques, tout en étudiant rigoureusement les différents aspects de l’industrie sucrière : les techniques et le matériel de raffinage, mais aussi l’architecture et la gestion des raffineries, et l’ensemble de l’économie du sucre.

À la suite de cette analyse, Évelyne Robineau présente quatre grandes raffineries nantaises à la fin de l’ouvrage : la raffinerie de Launay, la raffinerie des Ponts, la raffinerie du Cordon-bleu dite de Chantenay, et la raffinerie Béghin-Say, dont la fermeture de l’activité de production en 2009 met un terme à l’histoire du sucre à Nantes. L’ouvrage donne ainsi à lire une aventure locale représentative de la complexité de l’histoire industrielle dans son ensemble, tout en soulignant ses spécificités. C’est ainsi que le raffinage nantais a fait du sucre candi de canne sa spécialité ; à Nantes comme ailleurs, la fabrication du sucre est aussi une question de goût.

 

Coédité avec l’association e+pi, Entreprises et patrimoine industriel. Collection Carnets d’usines. Directeur de collection : Laurent Huron.

 

2011. 128 pages. 15 x 21 cm. isbn 2-910391-71-3. 19 euros.