En février 2000, sur l’impulsion de Patrick Raynaud, le colloque « Copyright/Copywrong » a présenté à Nantes, Le Mans et Saint-Nazaire, un ensemble de réflexions autour des notions d’auteur, de propriété intellectuelle et d’appropriation, en pleine évolution. Cet événement — sous forme de conférences, expositions, sites Web, programmations vidéo et cinéma, concerts et performances — a pointé des développements théoriques et pratiques dans les domaines des arts plastiques et visuels, du multimédia, de la littérature, de la musique, de la philosophie et de l’esthétique, mais aussi des biotechnologies. Étaient évoquées également leurs implications juridiques, économiques, politiques ou éthiques. La multiplication des pratiques contemporaines d’appropriation — cut-up, sampling, found footage — de détournement, de manipulation d’images, de textes et de son revendique, dans le contexte de leur criminalisation juridico-économique actuelle, une appréciation actualisée du partage collectif de la création en particulier et de l’information en général. Sur un autre versant, il apparaît que la généralisation, par exemple, des brevets sur le vivant par les laboratoires pharmaceutiques (l’appropriation botanico-biologique du monde), tend à revêtir des desseins modérément philanthropiques. Il devient donc nécessaire et urgent, dans ce contexte, de considérer de manière plus consciente les enjeux économiques exponentiels de la propriété intellectuelle, et conséquemment, leurs différentes retombées sociales, culturelles et politiques.

Les actes du colloque ont été publiés en 2003 aux éditions MeMo, Nantes, avec le concours du Ministère de la Culture et de la Communication, du Centre National des Arts Plastiques, du FIACRE, avec une création graphique de Yves Mestrallet. Ils réunissent les textes de 27 auteurs, historiens, philosophes, critiques, scientifiques, journalistes, juristes, politologues ou artistes, qui ont pris position dans un contexte très polémique. Ils permettront peut-être de saisir les sources de cette polémique transdisciplinaire, et d’en appréhender la complexité.

Christiane Carlut et Michel Dupuy, co-organisateurs du colloque.