Au début du XIXe siècle, la première génération Voruz, venue de Suisse au siècle précédent, dirige à Nantes différents ateliers de fonderie. En 1830, l’édification près du port d’une « fonderie en grand » confère à l’entreprise familiale son caractère industriel. Dans le même temps, Jean-Simon Voruz prend seul la direction des affaires, qu’il poursuit avec succès. Vingt-cinq années plus tard sera construite une nouvelle fonderie sur l’une des îles de la Loire. Les deux grandes usines modernes des Voruz produisent cloches, artillerie, outillage pour la marine et les îles sucrières, tabliers de pont, plaques d’égout… mais aussi les statues de rhinocéros du parvis du musée d’Orsay, ou la charpente métallique du passage Pommeraye à Nantes. De modestes artisans, les Voruz sont devenus de grands entrepreneurs, ainsi que des acteurs de la mutation de la société nantaise : Jean-Simon Voruz devient ainsi député et président de la Chambre de commerce dans une ville jusqu’alors administrée par les négociants et les armateurs.

Cette monographie consacrée aux Voruz est le troisième livre de la collection Carnets d’usines coéditée par l’association e+pi et les éditions MeMo. Elle a nécessité six à sept ans de recherches menées par un groupe de travail notamment à partir des archives familiales. Yannick Le Marec, maître de conférence en histoire contemporaine à Nantes, a mené à son terme la réflexion engagée en replaçant l’ascension de la famille Voruz dans l’histoire économique et sociale nantaise. Le lecteur est aussi invité à revivre la traversée du « siècle de fer » par une entreprise familiale dont les œuvres, toujours visibles dans la ville de Nantes, sont représentatives d’un patrimoine industriel.

Collection Carnets d’usines. Coédité avec e+pi : entreprises et patrimoine industriel. Collaboration de Christiane Boiton, Marie-Hélène Leray, Michel Blineau, Michel Danto et Michel Écomard.